Les chiens, enfin reconnus dans la loi, comme des êtres sensibles !

Depuis le 28 janvier 2015, les animaux sont reconnus par la Loi comme “des êtres vivants doués de sensibilité”. Il en est fini de cet archaïsme du Code civil qui considérait le chien et le chat notamment, comme un « bien-meuble ». Il en est fini du concept de l’animal-machine né au XVIIIème siècle dans l’esprit de René Descarte. Théorie selon laquelle les animaux seraient des assemblages de pièces tout comme les poupées articulée, les automates qui ont tant fasciné cette époque. Descartes avait-il perdu la raison ?

Le chien n’est pas un objet dont on peut disposer comme bon nous semble sans égard pour ce qu’il ressent. L’animal éprouve du plaisir. Comment en douter quand on voit des chiens et les chiots enjoués et heureux ? Mais également de la peine, du stress, de l’anxiété, de l’angoisse et de la souffrance. Comment ne pas le prendre en compte dans notre relation aux animaux ? L’éducation doit-elle passer inexorablement par les punitions ?

La Méthode positive s’inscrit dans le respect de la condition animale.

La reconnaissance de la sensibilité de l’animal est une condition essentielle de l’évolution des mentalités pour mettre fin notamment à la souffrance animale et aux actes de cruauté envers les animaux sauvages ou d’élevage.

Du chemin reste encore à faire pour faire progresser la condition animale notamment dans des élevages intensifs, le transport des animaux, les abattoirs.

Nous pouvons participer à ce défi majeur en faisant évoluer notre relation avec les chiens et les chats et notre cohabitation avec ces animaux domestiques, nos animaux de compagnie. Cela passe par une éducation canine et féline basée sur des méthodes douces comme la Méthode positive qui prône la communication avec l’animal et son accord.

Méthode douce et amicale qui non seulement fait ses preuves en matière d’humanité mais également d’efficacité !

La Méthode positive dans l’éducation de son chien, c’est quoi ?

Si cette méthode est appelée méthode positive ou méthode amicale, c’est que l’éducation de base et le traitement des comportements difficiles se font en douceur. Elle se distingue ainsi de la méthode traditionnelle qui s’apparente plus au conditionnement de l’animal et au dressage. Qui pratique un apprentissage par défaut. Explications.

La méthode traditionnelle repose depuis des années sur le concept de hiérarchie dans les meutes de loups. Concept inventé dans les années 70 par David Mech, spécialiste du loup. Par analogie, le maître serait le chef de meute et dominerait son chien pour se faire respecter et obéir. Une hiérarchie en somme dominant /dominé, de laquelle on ne peut plus sortir. Car pour le maître c’est accepter de s’enfermer avec son animal dans une relation continuelle de méfiance, de contrôle et de préservation du pouvoir.

Et se contraindre à obéir lui-même à une pléthore de règles qui font l’objet d’une sorte de bible chez les comportementalistes canins traditionnels (tu ne laisses jamais monter le chien sur ton lit ou ton canapé, tu ne le laisses pas passer une porte devant toi, tu ne le laisses pas se tenir plus haut que toi, tu plaques sa nuque au sol pour qu’il se rappelle qui est le dominant, tu ne manges pas après lui mais avant, etc.). A défaut, c’est la réprimande et la punition. Voire des pratiques que je proscris comme le collier étrangleur ni de collier à décharge électrique.

Jusqu’où peut aller l’éducation positive ?

Dans la méthode positive et psychologie positive, que je pratique en tant qu’éducateur-comportementaliste canin et félin, le terme “maître” perd son sens de dominateur pour revêtir celui d’éducateur, de guide, de leader. Prendre et assumer le leadership. Cela se traduit donc par les réactions positives aux bons comportements et à mauvais comportements. Renforcer la concentration du chien sur son maître afin de renforcer les liens maitre/ animal, la confiance de l’animal envers son maître, la motivation du chien à obéir.

Cette méthode douce permet au chiot de bien grandir mais également au chien et à la chienne d’évoluer par une meilleure sociabilité. Cela passe par le fait d’accorder au chien plus de liberté et en instaurant avec lui une relation de confiance et de complicité. La liberté c’est lui permettre de prendre plus d’initiatives, lors des balades par exemple.

“L’amitié du chien est sans conteste plus vive et plus constante que celle de l’Homme.”

Montaigne

Lui apprendre par la technique de la valorisation et de l’ignorance

Eduquer son chien par la méthode positive adoptée par les comportementatistes canins de cette nouvelle école passe par le prisme du renforcement positif de son comportement.

Le chien a une mémoire. Soit il s’agit d’une méthode coercitive, un conditionnement aux ordres de base, un dressage aux règles, de manière “négative” à savoir sur ce qu’il ne doit pas faire. Les aboiements intempestifs et indésirables, l’aboiement dirigé contre des personnes, les prises de bec avec ses congénères, le fait de faire ses besoins au mauvais moment ou au mauvais endroit, de sauter sur les personnes, de se jeter sur sa gamelle et tout autre comportement gênant ou indésirable doivent se déroulés pour être punis. L’apprentissage par traumatisme. L’apprentissage par dramatisation.

Soit l’éducation canine s’inculque de manière “positive”, c’est à dire en lui apprenant ce qu’il doit faire pour que son maître soit content de lui, qu’il soit un chien heureux bien dans ses pattes et que la relation maître/chien soit harmonieuse. Cette valorisation de l’animal, l’attention et la satisfaction de son maître constituent une récompense en soi pour le chien et une motivation. Le chien a tout intérêt à faire ce qu’on lui demande.

Aussi, on se focalise sur les bons comportements et on IGNORE les autres pour les dédramatiser. Sans réactions de son maître aux mauvais comportements, le chien les oubliera. Alors que s’ils sont relevés, le chien ou a fortiori le chiot sera renforcé dans son stress et sa crainte, nourrissant ainsi un cercle vicieux. Ce qui peut générer à terme des troubles du comportement, des problèmes comportementaux comme le développement de la peur et donc de l’agressivité, la crainte des humains, l’appréhension des mouvements des mains ..

Une éducation canine générant sur un cercle vertueux

Il s’agit donc de soutenir le cercle vertueux. Les chiens sont récompensés notamment par un contact visuel, un toucher, une caresse, un massage canin, une promenade supplémentaire, un “c’est bien mon chien!” de satisfaction. Et dans certains cas, lorsque vous souhaitez marquer le coup, accentuer votre satisfaction au bon comportement du chien, par une friandise, de la nourriture, un jeu, ou tout autre motif de plaisir pour votre chien. Des ordres simples comme “assis” ou plus compliqués comme la marche aux pieds sans laisse ou le “pas bouger” qui demanderont un peu plus de patience seront plus facilement assimilés.

Les mauvais comportements ne sont pas punis par un haussement de ton, une réprimande et encore moins par une privation de nourriture voire un châtiment corporel, fusse-t-il léger. Mais par l’IGNORANCE pour couper toute interaction avec votre animal.

Pour résumer, la Méthode positive récompense les bons comportements et ignore les mauvais afin qu’à terme les bonnes attitudes (re)deviennent systématiques.

Les outils utilisés par la Méthode positive

La balade dans la méthode positive a une grande importance. Car pour le chien, “se promener”, explorer son environnement large, exercer son flair ou identifier les congénères de son quartier est synonyme d’une stimulation intellectuelle qui nourrit sa motivation et est essentielle à son bien-être. L’humain signifie à son animal qu’il respecte ses besoins. Qu’il l’aime, tout simplement. Aussi, il convient, pour éviter toute notion de corvée, de faire de ce moment, un rituel bénéfique pour l’un et l’autre.

“ On croit qu’on amène son chien pisser midi et soir. Grave erreur : ce sont les chiens qui nous invitent deux fois par jour à la méditation.”

Daniel Pennac

Ainsi, plus les comportements positifs sont renforcés, moins le chien voudra s’en priver. Cette simple interaction peut, pour les comportementalistes canins, suffire. Mais la méthode positive n’est pas naïve pour autant. Car elle prend en compte que notre environnement, urbain notamment, peut présenter des situations délicates et inattendues qui nécessitent plus d’outils. Dans les cas d’agressions sonores par exemple, de mouvements soudains de personnes ou de voitures, de différents potentiels dangers. Il est possible dans ce cas de recourir à toute une panoplie de moyens : friandises, longe, harnais (avec l’attache au poitrail sans entraver les épaules de l’animal) et kongs.

Patience est mère de sûreté et de réussite !

Au départ, la méthode Positive demande d’avoir recours à toute la panoplie d’outils. Valorisation des bons comportements mais également récompenses gustatives. En tant qu’éducateur canin, spécialiste de cette méthode douce et amicale, je rends attentifs les maîtres que j’accompagne pour user des friandises au bon moment. Ce geste ne peut être systématique au risque de devenir banal et pavlovien.

Néanmoins au début de l’adoption de cette méthode, il est normal que la fréquence des récompenses soit plus importante. Il s’agit alors de bien observer le comportement de votre chien pour renforcer son comportement positif au moment opportun.

Une fois les bons comportements acquis, il conviendra d’espacer l’attribution de récompenses alimentaires. Le but étant que le chien ne retienne comme motivation que la bonne communication avec son maître et leurs bonnes relations. Et de ne recourir à ce complément devenu exceptionnel qu’en cas de régression ou pour re-stimuler son évolution. L’objectif final étant de créer un lien durable avec votre chien. Une véritable complicité !

Si vous optez pour l’éducation de votre chien par la Méthode positive, n’hésitez pas à faire appel à mon expertise de la méthode et de la médiation animale. Cela s’avèrera bien utile !